Pleine Conscience, méditation:
Effets sur la santé…
Dans la conception occidentale, la méditation de pleine conscience est considérée comme un outil thérapeutique s’adressant à des sujets ayant développé des «stratégies d’évitement émotionnel qui figent leur problématique »
Elle a fait l’objet d’un protocole développé par Jon Kabat-Zinn en 1979 (MBSR :Mindfulness-Based Stress Reduction) permettant de traiter les troubles anxieux. Kabat-Zin l’a alors défini comme « la conscience qui se manifeste lorsque l’on porte son attention intentionnellement et dans une attitude non jugeante, à l’expérience vécue au moment présent« , cet état de conscience « attentive et unitive, inné, présent en chacun de nous à chaque instant » constituant le fondement de la « résilience psychologique et émotionnelle » (Héron, 2021).
Il s’agit pour la personne de développer sa capacité à se sentir « ancré dans l’ici et maintenant » et par là, de prendre du recul sur ses angoisses, ses symptômes ou plus simplement ses problèmes et de développer le sentiment de pouvoir agir sur son mal être, sur les événements de sa vie, de se sentir plus autonome et libre en mettant à distance ruminations et pensées.
Le programme MBSR est aujourd’hui très diffusé dans les lieux de soins et intégré par beaucoup de professionnels de la santé, ce programme permet, entre autres, une réduction du stress, de l’anxiété et des symptômes de la dépression (Khoury et al., 2019).
L’étude toujours en cours de Anne Héron (2021), indique que les travaux académiques français concernent essentiellement les effets sur la santé (dépression, troubles alimentaires, etc…) et quelques uns s’intéressent à la pratique de la méditation à l’école primaire (effets sur les enfants) et dans l’entreprise (effets sur le management et sur lel bien-être au travail des salariés).
…et sur les relations interpersonnelles.
Les études concernant les effets de la méditation et du mindfullness sur les relations interpersonnelles sont récentes et essentiellement étasuniennes. Les premières études
scientifiques réalisées par la psychologue américaine Ellen J. Langer dans les années 70 ont montré que « l’individu [pratiquant] reconstruit activement la perception de son environnement et tente d’adopter des points de vue variés sur un objectif, dirigeant ainsi l’attention vers des nouveaux aspects du contexte« ; et, liée à cette observation,elle a ainsi démontré par des études corrélatives « une relation positive et significative entre la pleine conscience et le fonctionnement social » (diminution des stéréotypes négatifs dus à des catégorisations automatiques, réduction des conséquences négatives du jugement social sur les émotions et comportements, augmentation de la satisfaction conjugale, etc…) » (Khoury et al., 2020).
Les recherches qui ont suivi ont porté en particulier sur les relations dans le couple et la famille. Ainsi, selon McGill et Adler-Baeder (2019) des recherches émergent tendant à prouver la corrélation positive entre le « niveau » de mindfullness, le niveau de qualité des relations interpersonnelles et le faible niveau de stress.
Plusieurs études indiquent aussi que la pratique individuelle de la méditation est associée à de meilleures compétences dans les relations entre parents et enfants (Khoury et al., 2020) et à plus de satisfaction dans les relations conjugales grâce au développement de la conscience des émotions, des sentiments, des besoins (les siens et ceux de l’autre) et du self-control (Skoranski, Coatsworth et Lunkenheimer, 2019). De plus, l’article de Gambrel et Keeling (2010) concernant les bénéfices du mindfullness dans les thérapies de couple ou de la famille montre que sa pratique améliore la communication, la régulation des émotions, l’empathie et le bien-être de la relation.
Je suis en cours de rédaction d’un article scientifique sur l’impact de la pratique de la méditation sur l’empathie dans la relation de couple multiculturel.